"C'est moi..." de Stephen Mitchell (extrait)

Bonjour, c'est moi. Je voulais te parler de quelque chose qui s'est passé aujourd'hui. Je sais que cela t’aurait amusé. Mais, maintenant, il me semble que c’est rien et je ne vais pas t’ennuyer avec ça. C'est drôle comment une chose peut paraître très important un moment et puis tout à fait triviale à la réflexion. Tu le comprendrais comme tu me comprends, non ?

Tes silences ont un effet profond sur moi. Quand je suis silencieuse, qu’est-ce que cela te fait ? Attirer l'attention ou basculer tes preoccupations ?

Parlons d'autres choses. Je vais m’inscrire dans une classe pour apprendre quelque chose de nouveau. J'ai lu que de mettre l'accent sur la banalité sert à libérer l'esprit de tout d’autres choses. C'est comme une forme de méditation. As-tu jamais voulu être libre ? Et, si oui, libéré de quoi ? Racontes.

Maintenant, je vais te faire rire. J'ai rencontré quelqu'un qui m'a dit que je suis belle. Je fais tout mon possible pour me faire simple, sans maquillage et sans effort, et il me trouve attirante. Peux-tu imaginer ? Est-ce que tu me trouves ridicule ? Moi, oui. Mais, une âme n'a pas de caractéristiques physiques, je t’assure.

Dans une chanson de Leonard Cohen, il y'a une phrase qui dit: You live your life as if it’s real. Je crois qu'il a tout compris. Réel ou non, il faut agir comme si sa vie est vraie. Qu’est-ce que tu t’en penses ?

J'ai lu le nouveau Beigbeder. C'est toi, tu sais ? As-tu lu ses livres afin de pouvoir suivre son chemin ? Ca m'étonnerais pas, mais on doit se rappeler qu'il s'agit d'une fiction alors que toi, tu es une persona réel--au moins pour moi.

Je me demande qu'est-ce qu’il te manque le plus ces jours-ci? L’aventure, le voyage, quelqu'une ? Que veut-tu plus que tout ? Je vais te dire ce qu’il me manque si tu me le dit aussi, mais il doit être la vérité et non pas simplement quelque chose pour faire plaisir.

A plus, beau mec. Je suis impatiente d'entendre tes pensées.

(à suivre)